Hello tout le monde,

« Maman, comment on fait les bébés ? » 

Certains inventeront une jolie histoire de choux ou de cigogne, d’autres diront la vérité, quant à moi, je pourrai dire que les fées de la médecine (comme l’une d’entre vous me l’a dit sur instagram) m’ont aidé à accueillir deux de mes trois bébés. C’est un sujet parfois tabou, on se sent souvent seule dans notre situation, on ne comprend pas grand chose à ce qu’on a, ni même à ce qui va nous arriver. Je suis passée par là il y a 4 ans, je vous en parle dans mon article « mon combat pour devenir maman« .

Je comprends ce que la plupart des femmes dans ce cas ressentent. Suite aux nombreuses questions très précises que j’ai eu sur instagram lors de mon annonce, j’ai décidé d’y répondre dans cet article. 

rester une femme apres un enfant, charge mentale

Si vous avez lu mon article sur ma première grossesse, vous savez que je suis atteinte du syndrome des ovaires polykystiques. Ce syndrome comprend plusieurs stades. Certaines n’auront aucun souci pour avoir des enfants « sans aide », alors que d’autres peuvent être plus lourdement touchées. Pour faire simple, de nombreux follicules se développent dans les ovaires, empêchant la création d’un ovule. Ils essayent tous de se développer en même temps et créant ainsi de petits kystes sur le pourtour des ovaires. Cela nécessite parfois l’aide de la médecine pour régler ce problème. 

Comment savoir si on est atteinte de ce syndrôme ?

Il peut en effet être difficile de le savoir car selon le stade, aucun symptôme ne peuvent être visibles. De mon côté, je m’en suis très vite rendue compte puisque je n’avais pas de cycle du tout. Pas de règle, ou alors de légères pertes tous les 15 jours donc inutile de vous dire que c’était aussi très agréable… Bref j’ai assez vite consulté sentant que quelque chose ne tournait pas rond. Suite à un bilan hormonal et à une échographie, ils ont pu établir ce diagnostique. Ce sont bien souvent les deux manières pour savoir si vous êtes atteinte de ce syndrôme.

Mon médecin m’avait dit qu’après la première grossesse, j’allais retrouver des cycles pendant environ un à deux ans et que l’effet des hormones de la grossesse me permettrait de retrouver une normalité dans mes cycles. C’est exactement ce qui s’est passé. Suite à la naissance de Clément, j’ai retrouvé des cycles très réguliers, et mes hormones tournaient rond ! C’est grâce à cela que je suis tombée enceinte naturellement de Baptiste. Les grossesses boostent les hormones et dans le cas des SOPK remettent tout en ordre pendant un certain temps. On est très fertile après une grossesse, ça n’est d’ailleurs pas pour rien que de nombreuses femmes retombent enceinte lors de leur retour de couche ou juste avant.

 

Suite à cette deuxième grossesse, le médecin m’a tenue le même discours « vous avez environ deux ans après l’accouchement avant que vos hormones ne redeviennent « folles » ». Là encore c’est exactement ce qui a eu lieu. Je n’ai pris aucun contraceptif pendant deux ans suite à la naissance de Baptiste et mes cycles étaient très réguliers. Pendant tout ce temps, j’avais des cycles « parfaits ». Je ne suis pas tombée enceinte malgré cela. Lorsque mes cycles ont commencé à redevenir du « grand n’importe quoi », j’ai de nouveau consulté pour entamer la procédure pour un troisième bébé.

 

Si j’ai UN conseil à vous donner : écoutez-vous ! Le nombre de fois où on m’a dit « mais ça va marcher naturellement, il faut attendre, ne t’inquiète pas tes cycles vont revenir, fais-ci, fais-ça, va voir telle personne… » Vous seule sentez ce qui va ou ne va pas, vous seule connaissez votre corps, votre dossier médical et vous seule connaissez vos antécédents. Faites ce que vous sentez bon pour vous et ne vous laissez pas influencer par les personnes qui pensent mieux savoir. Même si c’est évidemment dit en toute bienveillance, écoutez-vous.

Comment cela se passe concrètement ?

Je suis donc retournée voir le médecin qui nous a permis d’avoir Clément. Il a ainsi repris le dossier, il a vu ce qui avait fonctionné pour moi 4 ans auparavant et a reproduit la même chose. Nous réagissons toutes différement aux hormones, l’avantage c’est qu’il savait exactement comment fonctionnait mon corps, ce qui lui a permis de refaire les mêmes choses et d’avoir des résultats rapides.

Comment cela se passe ?

Il s’agit de se piquer avec de fines aiguilles « stylo » tous les soirs à peu près à la même heure. Pour ma part, j’ai eu des injections de gonal. J’ai commencé par de petites unités, 50 unités par soir. En effet la difficulté est de ne pas voir se développer 3 ou 4 ovules. C’est pour cela qu’il faut aller doucement dans l’envoi d’hormones et qu’il faut avoir un suivi régulier.

Suite aux résultats des examens quotidiens, mon médecin me demandait d’augmenter les doses afin de faire grossir doucement un follicule. Il a associé à cela une piqûre de Fyremadel qui permettait de bloquer une hormone qui « tourne » beaucoup trop vite chez moi, à savoir la LH. Elle est sécrétée toutes les 90min en temps normal mais chez moi elle est sécrétée toutes les 30min. Elle empêche donc clairement un follicule de grossir comme il le devrait.

Le premier cycle de stimulation a été très rapide puisqu’en 10 jours un follicule avait atteint la taille nécessaire pour devenir un ovule, soit entre 17mm et 24mm environ. En général, 14 jours de piqûres suffisent, comme un cycle classique où une femme va ovuler au 14eme jour. Au bout de 10 jours, le médecin a estimé que tout était ok, il m’a donc dit de déclencher l’ovulation avec ma piqûre d’ovitrelle. Il faut savoir que vous ovulez 48h après cette piqûre. Il est préférable d’avoir des rapports un jour avant la piqûre, puis jusqu’à 3 jours après celle-ci. Ça n’est pas très glamour puisque tout est programmé, je vous l’accorde, mais de notre côté nous essayions de prendre ça à la rigolade…

Puis vient l’attente des 14 jours afin de savoir si oui ou non ça a fonctionné… Je vous avoue que je déteste cette période ! Proche du 14e jour je vais sans cesse aux toilettes pour vérifier si mes règles sont là ou pas, j’ai l’impression d’avoir tous les symptômes de la grossesse qui peuvent aussi être les symptômes de la venue des règles… Bref je n’ai jamais vraiment aimé cette période d’attente…

Pour ce premier cycle : échec… Mes règles sont là… Par chance, j’avais anticipé le rendez-vous avec la secrétaire de mon médecin, ce qui m’a évité d’attendre 2 ou 3 mois avant de recommencer une stimulation. Pour Clément je n’avais pas anticipé et il fallait patienter le temps d’avoir de nouveau un rendez-vous. 2/3 mois ça n’est pas grand chose mais quand on est en essai bébé cela paraît une éternité !

Me voilà donc le soir même chez mon médecin qui me fait reprendre de suite les piqûres. Je suis reboostée car c’est une nouvelle chance d’y arriver… Seulement voilà, ce cyle ne va pas se dérouler comme le précédent… Mes ovaires mettent beaucoup de temps à réagir et j’ai dû me piquer pendant 25 jours avant d’avoir une ovulation possible. Je vous avoue que je n’avais qu’une envie c’était que mon médecin me dise « stop on reprendra le cycle prochain ». J’étais épuisée, il fallait parfois que je trouve les piqûres en urgence car je n’en avais plus et le medecin n’en prévoit pas pour autant de temps à la base. Les piqûres bien souvent se commandent et ça peut mettre du temps à arriver dans votre pharmacie. Hors il m’en fallait parfois pour le soir même. Je courais de pharmacie en pharmacie pour tenter d’en trouver une qui en avait en stock. J’étais angoissée de ne pas les avoir quand il fallait, j’étais fatiguée de ces prises de sang et echo tous les deux jours à trimballer mes princes avec moi…

J’ai vécu un véritable ascenseur émotionnel avec de l’espoir, de la perte d’espoir, des doutes, des joies, de la fatigue, de l’épuisement… Toute la difficulté encore une fois était de ne pas envoyer de doses trop fortes pour éviter l’hyperstimulation. Mes doses de piqûres débutaient en général à 50 unités et pour ce second cycle, elles ont fini à 112,5 unités. 

Au bout de 25 jours, ça y est ! Un follicule est prêt à devenir un ovule. Let’s go, j’ai le feu vert du médecin pour déclencher l’ovulation. Ma piqûre d’ovitrelle est prévu pour le jeudi. Le médecin me dit d’avoir des rapports dès le mercredi et jusqu’au samedi soir. Il est préférable d’avoir des rapports avant l’ovulation pour maximiser ses chances. Pour la petite histoire, ça m’a d’ailleurs angoissée car Juju n’était pas là ce fameux mercredi ! Il était de garde… Fort heureusement tout ne dépend pas d’un soir donc ne vous inquiétez pas si jamais cela vous arrive.

 

Me voilà de nouveau dans cette fameuse attente que je déteste… Finalement mon médecin a bien fait de persister puisque ça y est : JE SUIS ENCEINTE !!!!

Je fais très vite un test de grossesse et je vois cette seconde barre s’afficher très légèrement… Je suis si heureuse, soulagée et fière d’avoir tenu et d’avoir fait ce parcours pour ce si beau résultat !

PMA sopk

Et après le test ?

Une fois le test positif, j’ai continué d’être suivie afin de s’assurer que la grossesse débute normalement. J’ai donc contacté mon médecin qui m’a fait faire deux prises de sang à deux jours d’intervalle afin de voir que le taux d’hormone de grossesse évoluait correctement (il doit doubler toutes les 48h, signe d’un bon début de grossesse). À 5 semaines de grossesse j’ai effectué une première écho pour s’assurer que l’embryon était bien dans l’utérus, et enfin une autre à 9 semaines. Une fois ce suivi effectué, le médecin me dit que tout est ok, la grossesse est belle et bien partie dans le bon sens. L’aventure redémarre pour notre plus grand bonheur !

Je vous expliquerai dans un prochain article comment je l’ai annoncé à mes princes et à mon Juju, quelles ont été leurs réactions et comment nous l’avons annoncé à nos familles. <3

De votre côté si vous avez des questions ou des retours d’expérience, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire, j’y répondrai avec plaisir ! 

Je vous fais de gros bisous et vous dis à très vite,

Emeline